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Ma relation avec mes employés

Die Symphonie kann beginnen

Ma relation avec mes Employés (neu 5.3.2006)



Henri REGENWETTER
, rue du Bois
SOLEUVRE

Soleuvre, le 25 décembre 1987
A Monsieur de la H., Directeurpar M.M., chef de service

Monsieur le Directeur,
En ma qualité de chef de bureau, au Service de l'aciérie, je sollicite votre précieux temps pour le consacrer à l'examen des conditions de travail actuelles et futures, au bureau de l'aciérie.

Ces conditions s'aggravant depuis deux années, de façon à devenir insupportables, je me vois dans l'obligation d'attirer encore plus votre attention sur ce fait, parce que le point culminant de cette aggravation sera probablement atteint au début de l'année 1988, avec la mise en marche définitive des
matières réfractaire en RFM, et les conséquences qui devraient en être tirées me semblent ne pas être évidentes pour les responsables.

Permettez-moi, Monsieur le Directeur, d'insister d'abord sur le fait qu'il n'y pour le moment aucune personne autre que moi-même aussi bien placée et capable d'esquisser valablement l'envergure de ces changements. Une débâcle est imminente si d'un côté les relations humaines entre la direction et le personnel ne subissent pas de changement et de l'autre côté si le volume des tâches ne peut pas être réparti plus équitablement.

Comme aucun dialogue avec Monsieur M., chef de service, n'a apporté jusqu’aujourd’hui une amélioration relative à ces deux points, discutés pendant les dernières années, je me vois dans l'obligation d'appeler par le biais de cette lettre directe, à votre bon sens et à votre responsabilité, pour demander dans les plus brefs délais une analyse approfondie de la situation au bureau de l’aciérie.

La grave et subite maladie (avec toutes les conséquences néfastes en découlant pour la situation future du bureau) de Monsieur Z., mon présupposé successeur, vient de s'ajouter pour accentuer encore imprévisiblement la débâcle. Pendant deux années maintenant je suis occupé à son initiation pour qu'il puisse aborder valablement la responsabilité globale du bureau. Monsieur Z. était la 6ième personne à être initiée consécutivement par mes propres soins dans toutes les tâches et je vous confirme que l'anéantissement à zéro de tous ces efforts est terrassant. Je dois relever que cette initiation, principalement mathématique n'a non seulement demandé être présent pour mon propre travail, mais aussi assister constamment le successeur afin qu'aucune erreur ne puisse se déposer dans le P.R. de l'usine. Vous avez d'ailleurs la preuve de cet excellent travail fourni par cette équipe jusqu'aujourd'hui, en consultant le rassemblement presque astronomique de chiffres dans le P.R. Mais M.Z., malgré un effort continuel, comme apprenti successeur, devait être à mes côtés également pour la réorganisation entamée il y a deux ans, pour mettre toutes les matières en RFM.

Permettez-moi de rehausser que durant ces deux dernières années de transition,sont vues bouleversées et informatisées et mon présupposé successeur et moi-même étaient absorbés plutôt par la réorganisation de parties spécifiques qu'à l'étude de l'ensemble des tâches.

Cette situation est d'autant plus vraie pour le démarrage des nouvelles mises en RFM à partir du 1.1.88. i.e. les réfractaires, organisation à laquelle
M.Z. n'a vraiment plus trouvé le temps d'être à la hauteur des avancements des travaux. Une panique sérieuse se manifestait de plus en plus souvent.....

L'informatisation apporte sans aucun doute une nette amélioration du travail auC.C.U., même une réduction de personnel, mais cela ne peut être réalisé que par une redistribution des tâches. Ceci se fera sur le dos des employés de notre bureau. Après la retombée de la rationalisation de l'étude alpha, nous nous voyons a nouveau servis avec un amas de nouveaux problèmes.

Permettez-moi d'élucider ce changement radical des conditions de travail. Ce sera non seulement une partie du travail, jadis exécuté par le CCU, qui devra dorénavant être réalisé par nous (à la pointe du mois) mais également du travail jadis inexistant ni au CCU ni à notre bureau, qui viendra nous combler. En plus, le travail du Contrôle des factures, est en partie fait chez nous.

En texte clair: les réfractaires étaient jadisregroupés en 80 catégories et comptabilisés ensuite en bloc. Ils ont été éclatés en plus de 220 nouvelles
catégories, à comptabiliser dorénavant en détail. Ce qui prendra dorénavant beaucoup plus de temps, ce seront:

comptabilisation des différences constatées lors des arrivages devront êtreprecalculées à la main (ironie de ce fameux système, qui ne permet pas cette opération sur l'écran).

pour chaque arrivage, des emballagesetconsignations temporaires(palettes et bigbagsetc.), travail inexistantjusqu'aujourd'hui.


Je ne parle que des réfractaires en prétendant que les tâches d'il y a 3 ans se tripleront voire se quadrupleront à partir du 1er janvier 1988. Ma collaboration étroite et permanente avec le bureau Organisation du Travailm'a apporté une connaissance approfondie du fonctionnement futur. Une erreur fatale dans l'organisation a pu être détectée par moi dans les derniers moments avant démarrage des préparations définitives il y' a une quinzaine de jours. Une réunion pour tous les concernés, mise sur pieds sur mon initiative a ensuite permis d'amenuiser les conséquences. En effet on avait complètement ignoré que dorénavant les bureaux des aciéries (et autres) devaient faire le travail pour d'autres, mais n'auraient aucune aide en ce qui concerne le feed back.

Les briques seront dorénavant comptabilisées en nombres.Or les statistiques doivent être faites en poids.Comme le regroupement de 220 positions, selon les critères des statistiques internes et externes n'était pas prévu dans l'organisation on a dû trouver un compromis. Pour éviter le calcul des0/00 àla main, le système procurera dorénavant les consommations en t non immédiatement sur l'écran mais en différé sur papier. Il y aura sans aucun doute des difficultés étant donné que ces chiffres ne seront disponibles qu'au plutôt le 4e jour ouvrable.....mais devraient être apprêtés pour les grilles du rapport mensuel.

La responsabilité engendrée pèse dorénavant sur les employés du bureau de l'aciérie, car ce ne sera plus par l'entremise d'un personnel qualifié et averti du CCU que lacomptabilisation se fera.

Ce travail demandera, comme vous pouvez également le déduire lors de la lecture du P.R. une extrême vigilance, une clairvoyance en ce qui se passe lors d'une opération comptable et du point de vue volume, une assiduité sans pareil... et ce dans un bureau à mille et une autres petites tâches non négligeables....dans le tohubohu des innombrables appels téléphoniques. Sous de telles conditions la concentration est soumise à défaillance. La réalisation de ce qu'on demande de nous est devenue une illusion. Je ne vois pas comment le faire avec l'effectif actuel.

Je présume qu'il viendra encore pire, car les consommations des autres matières premières verront inévitablement une comptabilisation non plus au CCU mais à la base.

Au bureau la situation des employés se présente comme suit:

A part le rapport de fin du mois, où toutes les données sont regroupées, tâche qui incombe au chef de bureau, tout autre travail doit être abordable
par n'importe quel autre employé du bureau. Le système d'antan avec des tâches statiques prédéfinies vient d'être aboli, car cela ne mène à aucune
bonne issue lors d'absences pour congé et maladie.

Le principe est en vigueur, chacun doit savoir faire le travail de l'autre. Le personnel actuellement disponible à cette fastidieuse tâche se présente
hiérarchiquement comme suit:

employé A8, chef de bureau, non encore promu en A9 (fin de carrière) comme celà vient d'être le cas dans d'autres bureaux. Je ne cite que le cas de
mon homologue, M.A.S. du bureau des Laminoirs, la tâche duquel m'était  bien définie par mon présupposé successeur, M. Z., venant de ce bureau.
Son verdict était clair après quelques mois de présence dans notre bureau:
J'aurai mieux fait de rester dans le bureau des Laminoirs et le chef de ce bureau ne connaissait nullement une telle responsabilité comme elle se
présente à l'aciérie M.G. qui vient d'être envoyé à la rescousse a vu les conditions de travail dans d'autres bureaux. Il confirme cette
optique. Personnellementje me vois traité tout simplement d'une façon non équitable.

employé A4, venant à la rescousse, parce que M.Z. ne va certainement plus revenir, étant donné qu'il a entamé des calculs pour une retraite prématurée pour cause de son état de santé.

La rescousse. Monsieur G., doit démarrer sur les chapeaux de roue et ne pourra certainement plus apprendre tout ce qu'il faut, endéans une année,
car je serai probablement prépensionné au début de l'année 1989 et n'ayant aucun espoir à pouvoir prolonger au-delà mes disponibilités. Atteint        d'une sérieuse maladie du cœur je fais de mon mieux pour tenir debout aussi longtemps que possible. Vous devez comprendre que presque chaque
comptabilisation ne se répète au courant du mois qu'une seule fois, et personne ne pouvant être sur deux emplois à la fois, j'estime qu'il n'y a aucune chance d'une bonne issue de cette impasse, sous les augures actuelles.

employé B4, qui doit savoir faire tous les travaux que fait le A4, car il doit le remplacer en cas d'absence. La rotation courante, pour faire tout
travail étant souhaitable ne peut pas être réalisée sous les conditions actuelles. Depuis deux années je m'efforce avec véhémence à faire avancer
cet employé en la catégorie A qu'il mérite d'ailleurs et où il serait motivé par une nouvelle possibilité d'avancement.

Imaginez la frustration d'un employé, de qui on exige être capable à remplacer un A4 dans toutes les fonctions (et ce dont il est) sans toutefois
rémunérer d'une façon adéquate.

C'est tout a fait mal compris de croire qu'il remplace seulement occasionnellement en cas de besoin. Il le fait de façon spontanée quand
un travail doit être fait et j'estime que cette capacité devrait primer lors de la détermination de la qualification. Je me demande d'ailleurs pourquoi on insiste sur les paragraphes violés dans plus d'une douzaine d'autres cas. Mons. R. est un élément zélé, laborieux qui se surpasse et je dois l'insérer ici:
son classement l'a rempli d'amertume et franchement je me place à son côté pour prétendre que la cotation n'est pas seulement inadéquate, elle est
humiliante. Tous les ingénieurs du service de l'aciérie peuvent confirmer (unanimement) mon opinion.

Permettez-moi, Monsieur le Directeur, de revenir encore une fois sur le fait que nul autre que moi-même ne peut prétendre connaître la situation
exacte dans ce bureau.

Les rares dialogues officiels n'en ont rien changé. Au contraire, celui qui sort de ce confessionnal, fruit de la psychologie moderne, et s'avérant
fort douteux, le fait non seulement avec de bonnes propositions mais également avec des sentiments de culpabilité. En outre ces dialogues me
font l'impression de viser seulement la hiérarchie en aval.

Les efforts qu'on nous a demandé de faire pour survaincre durant les deux dernières années l'augmentation du travail, n'ont nullement vu de récompense. Les promesses afférentes ne sont restées que des velléités. Psychologiquement parlant c'est abusif et humiliant. De cette façon les écarts entre préposés et subordonnés se creusent. Je me vois personnellement incriminé.

n'y a pas de moyen d'établir une confiance entre les différents échelons, une collaboration harmonieuse devient illusion. Je renonce volontiers a ce rôle d'organisateur, de chef de bureau, et mon successeur non plus ne pourra mieux, toute compréhension faisant défaut dans les étages supérieurs.

Je ne veux pas terminer sans vous rappeler qu'un 4e employé devrait dans l'immédiat être présent dans ce bureau. Le démarrage des nouvelles tâches,
l'initiation d'un néophyte (absolument incapable de faire un travail sans être sous l'observation...étant donné que le résultat de son travail se
dépose immédiatement dans la comptabilité).

LES TRAVAUX DES PROCHAINS MOIS REPOSENT SUR LES EPAULES D'UN EMPLOYE CLOISONNE EN B4 ET MOI-MÊME,ET POUR RÉUSSIR IL  FAUDRAIT EN TOUTE HONÊTETE EN PERMANENCE 4 EMPLOYES, SACHANT TRAVAILLER INDIVIDUELLEMENT.

cette proposition d'engager dans l'immédiat encore un détenteur du diplôme de fin d'études secondaire, de préférence section comptabilité,
pourra pas être réalisée je prédis la catastrophe. J'en décline toute responsabilité étant donné que maintenant, après avoir pris l’initiative de
lettre, je me sens déchargé de tout sentiment de culpabilité.

Sincèrement votre collaborateur.


Remarque ajoutée le jour de la transcription dans mon HP.

La lettre avait des changements à sa suite (voir lettreà une autre remarque ci-après)!

Mon Successeur, n’ayant jamais appris la comptabilité, fut forcé à ce travail. Il n’était pas capable de faire la différence entre débit et crédit le jour quand il commençait à devenir mon successeur.

Je le plaignais du plus profond de mon cœur. Je savais qu’il avait de forts problèmes pour réaliser le Prix de revient.

Il était encore jeune…….déjà dans la première année après mon départ il sortait un jour du bureau sur la rue principale. Il a été écrasé sur le passage pour piétons par une voiture. Il était mort. Une expertise qui suivait avait comme résultat qu’il avait subi un arrêt de cœur avant d’être écrasé. D’après ceci l’Assurance Accident ne prenait pas en charge le cas. Mais je me demande si mon collègue, n’avait pas eu l’arrêt du cœur, parce qu’il voyait qu’il serait écrasé dans le prochain moment.

Je pense à lui et à sa famille. Son travail ne lui plaisait pas. La mort l’a sauvé d’une longue souffrance qu’on aurait pu intituler «».

Henri Regenwetter

A Monsieur de la H.
Directeur de l'usine
ARBED-DIFFERDANGE

Soleuvre, le 5 janvier 1989

Monsieur le Directeur,
Très satisfait des suites données aux desiderata formulés dans ma lettre vous adressée le 25 décembre 1987, je voudrais vous en remercier bien vivement. Enl’occurrence il s'agit des réalisations suivantes

engagement de deux employés de bureau
endiguement des travaux de pointe
l'allégement substantiel réalisé aux conditions de travail au bureau
la promotion en A2 de l'employé R. Fernand.

Toutes ces améliorations contribueront certainement au bon fonctionnement futur du bureau en question.

Quant à moi personnellement, je me vois sortir de cette longue et dure période de péripéties, comme un vainqueur abattu. En effet depuis 1983, année de préretraite de mon meilleur collaborateur, le bureau fut secoué par le va et vient d'un personnel ou bien non qualifié, ou bien non motivé ou bien tombant malade au moment crucial de la relève. Il y a eu des candidats pour ma relève qui après quelques mois d'essais ont préféré renoncer à cause de la très grande responsabilité et de l'envergure du travail à accomplir. Je pense cependant que mes efforts ne seront pas vains cette fois-ci et j'espère laisser derrière moi un personnel assez bien rôdé pour reprendre la relève.

Après avoir exercé la fonction de chef de bureau à l'aciérie pendant 18 années (nomination au 1.1.70), j'ai connu 2 promotions  (1.1.80 en A5 et 1.1.81 en A8), les deux promotions étaient le résultat des revendications syndicales.

Je puis donc conclure qu'au courant de ma carrière je n'ai connu aucun avancement dont l'initiative de mon chef pourrait être créditée.

Et les causes me paraissent évidentes. Je ne réussirai cependant pas à vous initier, sans faire un petit lavage qui m'est vraiment désagréable.

Une suggestion, faite dans le temps en commun avec Monsieur E.W. préposé au Moulin à scories, visait une amélioration de la broyabilité
de la scorie. Dès le début nous ressentions une "certaine" réticence de la part de nos chefs, MM.M. et L. Pendant une période de mouture
d'essais de 6 mois, qui devait démontrer l'exactitude de cette amélioration de labroyabilité, Monsieur W. et moi-même n'avions pas pu éviter l'apport soudain de scories plus dures en provenance d'une autre usine. Ceci avait été ordonné par nos chefs. Cet apport avait comme conséquence de fausser (à notre avis) le résultat des essais en cours et la prime (substantielle) qui nous fut versée dans la suite. Nous avions réclamé avec véhémence
auprès du Service des Suggestions. Vous pouvez vous imaginer que la confrontation, prenait alors son cours.

Monsieur W. s'en tirait immédiatement en demandant auprès de Monsieur M, Directeur, sa mutation, qui lui fut accordée. Moi-même, je misais sur la maturation et l'oubli. Hélas lors du 1er "Mitarbeitergespräch" en 1986 j'avais initialement décliné ma participation à cause de dénigrassions désobligeantes à mon adresse, par lesquelles débuta l'entrevue. J'y pris quand-même part non sans avoir l'affirmation d'être   traité convenablement comme partenaire de discussion. Lors de cette entrevue il me fut confirmé verbalement de Mons. M. qu’il n'avait pas encore oublié l'affaire des scories. Les «äche» 1987 et 1988 se résument tout simplement à ma signature que je fus invité d'appliquer sur un papier. Vous comprenez certainement que je ne voulais en aucun cas  déjouer mes dernières chances d'une éventuelle proposition
         de nomination en A9.

Aujourd'hui «jacta est»...et ma légitime brigue d'une dernière nomination trouve maintenant sa chance ultime dans cette lettre.

En effet:

si, en connaissance de ces antécédents, monavancement éventuel en A9 tient seulement à la proposition de mon chef direct, je vois mes chances
anéanties (cas classique en matière de jugement subjectif);
si cependant un avancement en A9 n'était pas prévu dans l'organigramme de l'aciérie, je devrais d'abord renvoyer au point précédent. si l'organigramme n'est pas le seul cru de mon chef, je dois ce point faible dans l'organisation. Je m'explique: Le titulaire une avancé en A8 n'aurait virtuellement plus de chance d'avancer, ce qui dans mon cas précis (préretraite mise à part) un blocage sans avancement 16 ans; n'est écrit nulle part que le A8 représente la fin de carrière pour les employés des aciéries.
si cependant la possibilité d'accéder en A9 est bien donnée et qu'on croit que je ne mérite pas cette promotion, je voudrais l'apprendre en toute franchise de votre part.

ne me plairait naturellement autant que d'apprendre que mon serait analysé de plus près. Si ce ne serait pas à mon seul je demanderais l'analyse pour mes homologues respectivement pour mon

A vous lire, je vous prie de bien vouloir agréer. Monsieur le Directeur, avec l'expression de tous mes respects, mes salutations distinguées.

Toujours dévoué, votre collaborateur
HenriRegenwetter

P.S. Eine Promotion nach A9 wurde nicht mehr vorgenommen. Man hielt sich eben an althergebrachte Prinzipien.

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